Ligue 1, un business efficace ?

Considérée comme la cinquième plus grande compétition nationale du Vieux continent, la Ligue 1 semble avoir gagné en attractivité ces derniers mois. Arrivées de grands joueurs, rachats de clubs, nouveaux stades et nouvelle concurrence : les voyants semblent au vert. Mais qu’en est-il réellement ? Sur quoi s’appuient les acteurs du football français pour combler leur retard ? Sportbusinessetmoi s’est penché sur la question.

Ligue 1 : Des progrès économiques considérables

Si elle reste bien loin des résultats financiers de la Premier League ou de la Bundesliga, la Ligue 1 peut se féliciter d’avoir su faire évoluer sa valeur de façon positive ces derniers mois. Le premier indicateur significatif, le montant total des droits télévisuels, va d’ailleurs dans ce sens avec une augmentation nette de 23% pour la période actuelle par rapport à la précédente (2012-2016). Si l’enveloppe totale de près de 750 millions d’euros reste inférieure à celles des grands championnats anglais (2.3 milliards) et allemand (1.16 milliard), c’est un premier pas vers la croissance du championnat qui a été réalisé. Un progrès notamment rendu possible par l’arrivée de grands joueurs au PSG comme dans l’ensemble des autres clubs, on pense par exemple à Zlatan Ibrahimovic à l’époque, Di Maria, Falcao ou encore Balotelli, mais aussi par la hausse de concurrence de la Ligue. Dans les années à venir, l’enveloppe pourrait d’ailleurs augmenter grâce à l’arrivée des nouveaux investisseurs à Marseille et Lille, amenant un attrait supplémentaire pour le championnat et la course au titre.

Le deuxième chiffre parlant, c’est le revenu lié aux contrats de sponsoring maillot des clubs. S’il reste là aussi loin des standards espagnols ou anglais, il a relativement progressé ces derniers mois, notamment grâce au nouveau contrat du PSG avec Fly Emirates, firme qui dépense désormais une vingtaine de millions d’euros par an pour s’afficher sur le maillot francilien, contre 5M € il y a deux ans. Lyon avec ses six millions d’euros, Marseille (7M€) et Monaco (9M€) ont d’ailleurs également augmenté leur revenus dans le domaine.

Deux bonnes nouvelles qui, combinées à la hausse des revenus de billetterie l’an dernier (160 millions €), au développement de l’activité eSport et à l’internationalisation de la marque Ligue 1, permettent notamment aux clubs de voir leurs budgets augmenter, et par conséquent la valeur du championnat décoller.

Merchandising et notoriété : les axes à améliorer pour la Ligue 1

Ligue 1 Business Merchandising

En progrès, la marque Ligue 1 l’est donc incontestablement. Toutefois, et c’est logique, il y a certains axes sur lesquels elle est en grand retard sur ses concurrents et doit encore travailler.

Le premier, le merchandising, est d’ailleurs le plus significatif. Si le PSG, l’OM et l’OL semblent faire des efforts dans le domaine ces dernières années (augmentation des références, segmentation des cibles, saisonnalité des produits), les autres clubs peinent à suivre le mouvement. Lille, nouveau riche du championnat, ne propose par exemple actuellement qu’une grosse centaine de produits dérivés, contre près de 800 chez Watford en Angleterre, 600 chez le Werder en Allemagne ou 500 du côté de Valence.
La marque Ligue 1, elle-même, ne propose qu’une dizaine de produits à son effigie, se contentant des ballons officiels et autres vignettes. Une hérésie, surtout quand on sait que la Premier League et la Bundesliga développent d’années en années leurs offres, sur le modèle du basket américain (NBA). Un domaine sur lequel il faudra donc travailler par la suite, surtout qu’il rapporte en général gros, comme le montrent les 250M € récoltés de l’autre côté du Rhin l’an dernier.

Enfin, et c’est lié, le championnat de France devra veiller à développer sa notoriété dans les années à venir, et notamment sur les réseaux sociaux. Si l’on prend l’exemple de Facebook, la Ligue 1 connaît par exemple bien moins de succès que ses concurrents, en ayant moins de deux millions et demi de mentions like contre près de 40 millions pour la BPL. Sur Twitter, deuxième grand média social, la donne est d’ailleurs la même, avec 797.000 petits followers contre 13.2 millions pour sa concurrente. Il y aura donc du travail dans les années à venir pour attirer de nouveaux intéressés, et cela passe notamment par du spectacle sur les terrains chaque week-end. Cela tombe bien, le site de référence SOSPronostics prévoient encore du suspense pour les prochains matchs. Sans doute le meilleur moyen de valoriser le produit Ligue 1.

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