Sommaire
L’eSport, c’est un public de 89 millions personnes, qui regardent régulièrement les compétitions en ligne, et 117 millions de visionneurs occasionnels en 2014, selon une étude Newzoo. Public (très) jeune, couverture médiatique énorme, perspective économie exponentielle : il n’en fallait pas plus pour que les clubs de football investissent l’eSport.
L’ eSport : non ce n’est pas du foot en ligne
Le sport électronique ne désigne pas une opposition entre équipes sportives, projetée dans le virtuel via des écrans interposés. Si un jeu de football comme Fifa parle à de nombreux amateurs, et que des compétitions existent bien, ce sont d’autres jeux, qui constituent le cœur de l’eSport et attirent les foules. League of Legends (LoL pour les intimes) trône en tête des événements du sport électronique, mais on peut citer aussi HearthStone, DotA 2, NBA2K ou encore Rocket League.
Ces parties nous éloignent du terrain et même du football, puisque League of Legends est un jeu vidéo massivement multijoueur (MMO) qui a déclenché une vague d’enthousiasme, dès 2013. Cette arène de bataille en ligne (MOBA), gratuitement développée par Riot Games, enfile les records d’audience comme des perles, avec un pic de 14,7 millions de spectateurs, en 2016, lors de la finale des derniers championnats du monde organisés à Barcelone. Le nombre cumulé de spectateurs a avoisiné les 43 millions d’internautes.
Face à un public toujours plus conséquent, le prize money est passé de 2,1 à 6,7 millions de dollars, et les sponsors se bousculent pour capter l’attention d’un public jeune, particulièrement intéressant pour les marques. Les clubs de foot emboitent logiquement le pas avec un triple objectif : séduire un public jeune, souvent mineur, y compris sur d’autres continents, agrandir son champ de visibilité sur tout un ensemble de médias, et préempter à terme des positions clés de la scène compétitive internationale du sport électronique.
Les clubs de foot qui misent sur l’ eSport
- Besiktas e-Sports Club : pionnier, le club stambouliote recrute, dès janvier 2015, une équipe complète en League of Legends, via le rachat de l’ancienne team Aces High E-Sport Club ;
- Vlf Wolsburg : en mai 2015, le club allemand se lance dans FIFA, en recrutant trois joueurs réputés : Benedikt « Salz0r » Salzer, Daniel « DaniTastic » Fink et David « DaveBTW » Bytheway ;
- Santos Dexterity : le club légendaire de Pelé et Neymar a opté pour un partenariat avec l’équipe League of Legends Dexterity, en août 2015 ;
- FC Schalke 04 : en mai 2016, le club allemand rachète l’équipe League of Legends Elements, et participe au championnat du monde Riot Games ;
- West Ham : le club anglais recrute, en mai 2016, Sean « Dragonn » Allen, vice-champion du monde sur FIFA. Ce dernier représente le club, et participe aux opérations marketing ;
- Sampdoria Gênes : même démarche que West Ham avec le recrutement de Mattia « Lonewolf92 » Guarracino, fan du club de foot, mais surtout e-joueur le plus récompensé en Italie ;
- FC Valence : en juin 2016, le club espagnol crée trois équipes pour participer aux compétitions à Fifa, Rocket League, et HearthStone ;
- Manchester City : le club émirati signe un champion FIFA en juillet 2016, Kieran « Kez » Brown, tout juste âgé de 18 ans.
eSport : Le Paris SG veut en être !
Depuis cet été, le contingent des clubs de foot ciblant l’eSport ne cesse d’augmenter : Bayern Munich, Real Madrid, Sporting Lisbonne, Manchester United, etc. En décembre 2016, le club omnisport d’Athènes du Panathinaikos passe des intentions aux actes en se projetant tous azimuts : League of Legends, Fifa, Dota 2, Starcraft, NBA2K, Counter-Strike.
En France, la référence à Fifa prédomine comme à Nantes ou à Monaco, ce qui démontre des ambitions plutôt faibles. En revanche, le Paris Saint-Germain, soucieux de suivre le mouvement, s’investit plus concrètement. Le club a noué un partenariat avec Webedia, donnant naissance au PSG eSport. Pour Cédric Page, en charge de la branche « gaming » chez Webedia, le « marché de l’e-sport sera de 465 millions de dollars cette année, croît de 40% par an et dépassera le milliard de dollars en 2019 ».
Doté d’un budget de plusieurs millions d’euros, le PSG eSport peut compter sur la star « Yellowstar » pour manager ses équipes, et espérer, pourquoi pas, décrocher la première Ligue des Champions de son histoire !