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Interview de Marion Bartoli aux commentaires pour Eurosport France et International

C’est jeudi dernier [30 avril 2015], à une vingtaine de jours du début de Roland-Garros, qu’Eurosport a dévoilé son dispositif déjà incroyable mais de surcroît, renforcé avec l’arrivée de Camille Pin et Chris Evert dans l’équipe du groupe Eurosport pour cette quinzaine. A cette occasion, la dernière Française à avoir remporté Wimbledon (en 2013), Marion Bartoli, s’est confiée sur ses multiples rôles, dont celui de consultante pour Eurosport.

 

Marion Bartoli : « Ma petite déception c’est qu’Eurosport ne couvre pas Wimbledon »

 

Bonjour Marion Bartoli, quelles sont vos impressions sur votre rôle de consultante à Eurosport depuis l’année 2013 ?

J’ai commencé à l’US Open en 2013 juste après l’annonce de ma retraite où Eurosport m’a contacté pour me demander si éventuellement je voulais faire un essai directement sur l’US Open. Et c’est vrai que j’ai toujours adoré cette chaîne et j’adorais les commentaires, les commentateurs, les gens qui commentaient les matches. Donc, pour moi, c’était quelque chose de naturel d’accepter parce que c’était une chaîne que je portais vraiment dans mon cœur. Donc, j’étais honorée et enchantée de commencer l’expérience tout de suite et d’être tout de suite dans le bain. C’est vrai que je me suis améliorée. J’ai progressé parce qu’au départ j’avais vraiment un ton de joueuse pur. Je venais à peine de sortir de ma carrière et après, en étant aux côtés de personnes comme Frédéric Verdier ou Bertrand Milliard [commentateurs phares d’Eurosport durant les tournois de tennis], vous apprenez à poser le bon ton et vous apprenez à avoir des temps de parole et des moments très précis. Donc, je me suis un petit peu améliorée dans la technique de commentatrice mais en tout cas, j’ai toujours adoré l’expérience et à chaque fois qu’on se retrouve, on passe toujours de très bons moments. Il y a des moments très spéciaux qu’on arrive à créer pendant la quinzaine. Ça laisse de très très bons souvenirs. C’est vrai que j’ai toujours hâte… Ma petite déception, c’est qu’Eurosport ne couvre pas Wimbledon. Donc, c’est un peu mon crève-cœur parce que c’est quand même mon tournoi et que du coup, on ne le retransmet pas sur cette chaîne mais les trois autres fois quinze jours, on passe des moments fantastiques.

Par rapport au talk-show « Double Dames » durant cette quinzaine de Roland-Garros, Camille Pin [joueuse de tennis, anciennement classé 61ème mondiale], a dit qu’elle prenait le relai. Pourtant, vous faisiez partie de ce talk-show l’an dernier… Alors, qu’allez-vous faire exactement ?

En fait, je suis commentatrice bilingue. Donc, je commente en français et en anglais. Du coup, la chaîne anglaise m’a demandé d’intervenir sur le plateau des matches. Ça coïncidait avec l’horaire de « Double Dames ». C’était un peu difficile de manier les deux. On a, donc, effectivement choisi avec Eurosport, cette année, de mettre Camille [Pin] et de me laisser sur la partie anglaise. Alors après, c’est complètement réévaluable à la fin de la quinzaine, en fonction un petit peu des scores que va faire « Double Dames », je pense. C’est vrai que l’année dernière, on était monté en flèche et que les scores en deuxième semaine et les progressions avaient été assez vertigineuses. Donc, la chaîne était enchantée. Je pense qu’Arnaud [Simon, directeur général d’Eurosport France] et toute l’équipe feront un peu le bilan à la fin des quinze jours et verront un petit peu comment ça s’est passé mais Camille est parfaitement compétente pour prendre ma place. Donc, je veux dire que je ne me fais aucun souci là-dessus. On se connaît, en plus, depuis très très longtemps. On avait joué en double ensemble. Je crois que j’avais 15 ou 16 ans, elle en avait 19. On a trois ans d’écart. Ça remonte à très loin. Donc, je lui fais entièrement confiance.

 

Marion Bartoli : « Je suis ambassadrice pour ELA en France. […] Au total on va essayer d’aider 500 enfants »

Vous êtes multi-facettes, vous avez sorti votre ligne de bijoux, de vêtements. Vous êtes récemment rentrée de Jamaïque où vous avez ouvert votre première école. Pouvez-vous m’en dire un peu plus sur comment tout ça se passe ? Comment ça progresse ?

En fait, j’ai commencé le dessin avant même de commencer le tennis. J’ai commencé le dessin, j’avais 4 ans et demi. Comme je passais beaucoup de temps avec mon papa, qui est médecin, je l’accompagnais et je l’attendais un peu dans la voiture qu’il finisse ses consultations. Donc, je dessinais, je coloriais, je faisais des choses à la main etc. Du coup, j’ai gardé cette passion-là donc je savais qu’en fait le tennis occuperait les premières années de ma vie mais que dès que je terminerais, je ferais une reconversion très très active pour vraiment approfondir cette autre passion que j’ai, qui est la création, en fait. J’adore créer. J’adore être dans un atelier, créer des bijoux, créer des vêtements, penser à des pièces et rester des heures et des heures dessus, c’est vraiment une passion énorme chez moi. C’est vrai que j’ai eu la chance de pouvoir m’associer à des marques françaises qui m’ont fait confiance. Ça commence à arriver maintenant. Alors, vous l’avez dit, ce sont les bijoux et les vêtements pour l’instant. Après, je pense qu’on va développer la gamme parce qu’en fait, l’idée, c’est de faire un total look Marion Bartoli. En tout cas, faire en sorte que les personnes, les clientes qui s’identifient à moi aient un look complet, qu’elles puissent s’habiller de la chaussure au vêtement, au bijou, à l’accessoire, au sac, qu’elles aient un univers qu’elles apprécient chez moi et qu’elles peuvent retrouver dans mes produits. Donc, c’est vraiment l’idée.

Et puis, après, la Jamaïque, c’est ma partie caritative, où je suis ambassadrice pour ELA en France. C’est vrai qu’avec Usain Bolt lorsqu’on s’est rencontré, on a eu ce projet de monter des écoles pour des enfants défavorisés avec un programme scolaire et un programme athlétisme pour lui et un programme tennis pour moi. Ça demande beaucoup de fond. Ce sont des investissements assez lourds entre les écoles à construire ou à reconstruire, les professeurs, les ordinateurs, les terrains de tennis, les raquettes, d’un côté et une piste d’athlétisme de l’autre. On a fait des levées de fonds et on y est arrivés. Dimanche dernier [26 avril 2015], on a ouvert la première école Usain Bolt, la première école Marion Bartoli. Il y en aura huit qui vont s’ouvrir dans l’année. Donc, au total, on va essayer d’aider 500 enfants.

A lire : Interview d’Arnaud Simon, Directeur Général d’Eurosport France