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Plus que centenaires les courses hippiques françaises ont besoin d’un nouveau souffle. En perte ces dernières saisons notamment au niveau de la fréquentation et des paris, il s’agit d’offrir au grand public un nouvel étrier. C’est désormais fait, les 5 grands parties prenantes du cheval de course français : La Fédération Nationale des Courses Hippiques, Le TROT, France Galop, le PMU et Equidia ont crée une marque commune : EpiqE. Pour mettre en lumière cette identité, EpiqE propose l’EpiqE Series 14 rendez-vous sportifs annuels et des supports vidéo pour satisfaire ses fans mais aussi –et surtout- pour trouver de nouveaux prospects…
Rencontre avec Agnès Bazin, responsable marketing et communication.
Les EpiqE Series c’est quoi ? « Un circuit afin de donner de la visibilité aux courses de chevaux en France »
Les EpiqE Series c’est quoi ?
Agnès Bazin : Les EpiqE Series c’est un circuit que nous avons crée afin de donner de la visibilité aux programmes de courses de chevaux en France. Il s’agit d’un plan de relance de l’attractivité des courses de chevaux à l’horizon 2020.
Par quelles étapes avez-vous entamés votre plan stratégique ?
Les deux premiers livrables de ces grands chantiers ont été la création d’une marque «Ombrelle » qui s’appelle EpiqE avec une première RTB (Reason To Believe) qui est notre EpiqE Series pour le trot et galop sur 14 dates. L’objectif étant je le rappelle de donner de la visibilité aux programmes de courses afin de rendre cette discipline plus claire. Il y a 7 000 courses en France, quotidiennes et sur tous supports de jeu, nous avions donc un vrai souci de lisibilité de notre programme de course. Avec cette idée, nous avons voulu créer une sorte de Ligue des champions de courses de chevaux : c’est choisir le meilleur du galop, le meilleur du trot sur 14 actes en donnant des repères.
Le public captif -les parieurs- sont-ils séduit par cette Ligue des Champions à 4 pattes ?
Les premiers à avoir répondu présent ce sont les médias. Nous n’avions pas encore mis en place notre dispositif que nous avions reçu quatre offres de grands groupes média, ce qui ne nous étaient pas arrivés depuis des années.
Qu’est-ce qui les a séduits ?
Ce qui les a séduits c’est le fait d’arriver avec une histoire…. C’est ce que les médias nous demandaient. On a eu donc une offre de Canal +, une offre de BFM-RMC, une de l’Equipe 21 et une du duo TF1-LCI, celle que nous avons retenu en définitive.
Votre proposition est assez innovante. Vous n’avez pas été tenté par un développement uniquement digital, en non-linéaire, plutôt que de se tourner vers, disons, des diffuseurs « traditionnels » ?
Non, nous voulions un diffuseur.Les courses en France font partie du patrimoine hexagonal. Nous avions à coeur que les courses restent au sein de la société civile et donc d’avoir un diffuseur accessible à tous et grand public. Nous avons ainsi préféré LCI à canal+ pour l’aspect gratuit de nos évènements par exemple. Mais l’aspect digital n’est pas oublié pour autant.
S’adresser à un public non-captif, c’est un objectif ?
La force des courses c’est de pouvoir venir en famille, entre amis. C’est un sport tout public contrairement au foot ou au rugby ou le public est quasi exclusivement masculin. Nous parlons par exemple de courses de chevaux et non de courses hippiques car ce terme fait référence à des experts. On se tourne également beaucoup vers le cheval en lui-même car cela nous semble très porteur. La force des courses c’est que vous pouvez y venir en famille, entre potes. C’est vraiment un sport pour tout public contrairement au foot ou au rugby où il y a que des mecs.Les courses de chevaux sont en direct, 3 min de direct toutes les 30 minutes. C’est du sport, il y a des athlètes. Entre les courses, il y a des activités pour les enfants. C’est donc un spectacle pour tous.
Le fait d’avoir au sein de la même marque deux championnats différents (le trot et le galop) n’est-ce pas un peu confus en terme de lisibilité ?
Non pas du tout. Pour notre programme court sur TF1, nous avons fait des focus group et il est ressorti que les gens de faisaient pas la différence entre le trot et le galop. C’est une vraie spécificité française d’avoir ses deux disciplines à la fois différentes et complémentaires. Nous avons opté pour les deux disciplines où le galop peut s’exprimer pendant 7 dates tout comme le trot. Nous avons donc fait deux compétitions en une.
Dans EpiqE Series il y a série, pourriez-vous nous parler un peu de cette série télé ?
Il s’agit d’apporter un nouveau regard sur les courses de chevaux à travers des épisodes. Nous avons un format d’1mn15 sur TF1 le dimanche soir dénommé Saga Hippique et qui existe en 1mn30 dès le lendemain sur notre univers digital sous le code EpiqE Series. Chaque semaine nous choisissons un thème ultra porteur pour décrypter l’univers des courses qui peut aller des jockeys, des entraineurs, des centres d’entrainement ou des techniques de course. La course ne s’arrête jamais c’est en fait le concept de notre série pour à la fois nourrir cette compétition, expliquer celle-ci et d’en comprendre toutes les coulisses. L’objectif ultime est de faire changer le regard sur notre univers.
« Le pur objectif d’EpiqE Series c’est de recréer de l’attractivité autour des courses de chevaux. »
C’est-à-dire ?
Nous avons constaté que les gens ne comprennent pas notre sport. Or, nous pouvons nous comparer à la Formule 1 ou au cyclisme. En effet Il y a beaucoup de technique chez nous aussi ; il s’agit par exemple pour le jockey et son cheval de bien se placer, d’attendre l’aspiration. Ainsi de manière assumée nous sommes dans les codes du sport et dans les codes de la modernité. On choisit des mots pédagogiques sans oublier les notions de compétitions et de performances.
On remarque sur vos vidéos une image moderne, de haute qualité qui plus est agrémentée de la voix de l’acteur-rappeur Joey Starr. Ainsi, la vidéo semble vouloir participer au développement et au rajeunissement de l’audience…s’agit-il par là d’augmenter le nombre de parieurs ?
Le pur objectif de la création d’EpiqE et d’EpiqE Series c’est de récréer de l’attractivité autour des courses de chevaux. Il s’agit de sublimer le spectacle et de donner envie aux gens d’aller à l’hippodrome comme cela existe par exemple en Angleterre ou au Japon où l’on s’y rend pour avant tout s’amuser, en famille. Et à terme, oui, si cela crée de nouveaux parieurs tant mieux.
En plus de ces activations tous publics en linéaire et non-linéaire, est-ce que d’autres activations sont-elles envisagées dans les hippodromes ?
Absolument, dimanche à Vincennes vous pourrez le voir. Nous avons par exemple mis plus de moyens en production télé ; il s’agit de fournir plus de matière et de meilleure qualité pour les diffuseurs notamment celui sur l’hippodrome. Sur le galop par exemple nous mettons en scène les jockeys. On les présente, on les théâtralise. Sur le trot, nous sommes dans la « parade » avec des pom-pom girls, de la musique afin de lancer la course. Nous avons utilisé les codes des grands spectacles sportifs pour ce genre tandis que pour le trot on est un peu plus dans l’élégance. On a donc adapté les codes de chaque EpiqE Series à son univers.
Au niveau hippique il y a plusieurs parties prenantes comme la fédération, le TROT, France Galop, le PMU ou même Equidia. Est-ce que tout le monde participe financièrement à la construction du programme Epiqe Series
Toute l’institution participe mais plus principalement Le Trot, France Galop et le PMU.
Et à quelle hauteur ?
Je ne peux pas vous dire. C’est compliqué pour moi de vous parler de ce domaine mais ce que je peux vous dire c’est que ce sont des arbitrages en interne qui ont été faits pour répartir différemment les budgets déjà existants.
Et pour finir quand est-ce que la saison 1 de la série est-elle prévue de se terminer ?
Le 12 février à Vincennes avec le Grand Prix de France. Et rendez-vous dès l’année prochaine avec la saison galop. Mais dès ce dimanche vous avez le prix du Bourbonnais à Vincennes. C’est le dimanche, c’est tout à fait accessible, pas chers et on y passe un bon moment. Venez et amusez-vous ! J’ai envie de dire.