Sommaire
En marge de l’Open de France SportBusinessetMoi a pu rencontrer Celine Prévost en charge des partenariats et du marketing au sein de la Fédération Française de Golf. En poste depuis une dizaine d’années, Céline porte un regard lucide et enthousiasmant sur son sport tout en nous dévoilant les prochains enjeux pour le golf français qui aura la chance d’accueillir la célèbre Ryder Cup en 2018. Il reste donc un peu moins de 34 mois à la fédération pour être à la hauteur de l’évènement.
Celine Prévost : « La licence représente 80% du budget de la Fédération Française de Golf »
SportBusinessetMoi : Peu ou pas de droits télés, peu ou pas de billetterie, quel est le principal produit de la Fédération Française de Golf ?
C’est la licence, elle représente 80% de notre budget. Mon rôle est double, le premier est justement de valoriser et de commercialiser la licence via les clubs ou nos supports digitaux par exemple. Le deuxième volet concerne les partenariats de la fédération, qu’ils soient financiers ou en échanges de marchandises.
L’augmentation du nombre de licenciés est-il toujours un objectif ?
C’est effectivement un objectif majeur de la fédération pour plusieurs raisons. Nous avons d’abord toujours eu le souhait de développer le golf, c’est quelque chose que nous faisons depuis de nombreuses années déjà. Dans les années 80, nous avons eu une explosion de construction de nouveaux golfs qui a donc boosté le nombre de pratiquants automatiquement et depuis la création de la fédération en 1912 le nombre de licenciés a naturellement cru. Donc l’enjeu de la fédération jusqu’à très récemment a été de simplement de continuer à développer l’attractivité du golf. Et cela marche.
Un enjeu qui s’est récemment modifié
Effectivement depuis 2, 3 ans notre problématique est de transformer les pratiquants en licenciés ou en tout cas de retenir ceux qui sont passés par la licence et qui n’en sont plus.
C’est-à-dire ?
Ce sont des gens qui sont passés par la licence notamment pour progresser mais qui soit par manque de temps ou par l’arrêt de la pratique du golf en compétition ont stoppé leur prise de licence. Ainsi dans nos bases de données on a plus d’un million de personnes qui ont été au moins une fois licenciés et que l’on retrouve sur les parcours une, deux ou cinq fois par an mais qui ne prennent pas pour autant leur licence
Pourtant il me semblait qu’il était obligatoire d’avoir une licence pour jouer sur un parcours notamment par rapport aux assurances
En fait il y a trois cas de figures dans lequel la licence est obligatoire. Le premier c’est lorsque l’on fait de la compétition. Le deuxième c’est lorsque l’on est membre d’un golf et donc d’une association sportive et le troisième c’est lorsque le club l’exige. Ce n’est dans aucun cas la fédération qui rend la licence obligatoire.
Celine Prévost : « L’objectif est de 700 000 licenciés à l’horizon 2020 »
Dans une présentation la FFG clamait son envie de devenir le sport individuel numéro un en France. Est-ce toujours le cas ?
Au niveau mondial, avec 70 millions de personnes, le golf est le sport individuel numéro 1 avec un gros foyer aux Etats-Unis (35 millions). L’Asie est un territoire très fort, on dénombre 13 millions de golfeurs au Japon par exemple. La chine est en plein essor. Tous les acteurs du golf se tournent donc vers l’Asie.
Et la France en terme de ranking ?
Nous avons 400 000 licenciés pour 2 millions de personnes qui déclarent pratiquer le golf une fois par an et parmi ceux qui déclarent jouer au golf 5 fois par an on passe à 800 000 pratiquants. Au niveau européen, le Royaume-Uni compte par exemple 4 millions de licenciés, on est ainsi à la 4ème place donc plutôt pas mal placé. Pour finir, en France, on est aujourd’hui le 4ème sport individuel pratiqué.
L’objectif était de 600 000 licenciés, c’est ça ?
C’est même 700 000 à l’horizon 2020. Aujourd’hui on est en légère stagnation, ce qui n’est pas un fait isolé au golf mais un fait de société par rapport à la pratique individualiste du sport, à la récession du nombre de joueur en compétition – sur nos 400 000 licenciés, 1/3 joue en compétition le reste en loisirs – et probablement aussi lié à la crise économique. Cette stagnation est vraiment un fait nouveau pour nous ici à la Fédération.
Une stagnation qui pourrait s’effacer en raison de cette Ryder Cup…cet évènement représente un merveilleux levier pour vous ?
Oui. Au départ on avait très peu de chances d’accueillir la Ryder Cup en 2018 mais nous avions très envie d’attirer les projecteurs sur notre discipline ici en France pour créer un engouement pour montrer que l’on peut déplacer les foules pour le golf. Se sera 70 000 personnes par jour ! Imaginez un peu. Mais au-delà de cette candidature on compte aussi beaucoup sur le golf aux Jeux Olympiques de Rio en 2016 avec pourquoi pas dans la continuité Tokyo 2020 et encore mieux : Paris 2024 avec le golf national pour cultiver notre image de sport dans la tendance, sport en développement, sport à rayonnement. C’est vraiment une politique globale qui suit tous les efforts consentis aussi au niveau sportif et de nos athlètes. Des évènements, des champions…tout ceci combiné nous offrira une vraie légitimité, une vraie médiatisation, et enfin une vraie reconnaissance.