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Disputée au Gabon du 14 Janvier au 05 Février 2017, la CAN, autrement dit la Coupe d’Afrique des Nations, promet cette année encore d’occuper tous les esprits sur le continent africain. Et au-delà des enjeux sportifs, majeurs puisque c’est le titre de champion d’Afrique de football qui se joue, nombreux sont les enjeux économiques de la compétition. Une économie propre à chaque tournoi majeur, qu’il faut bien comprendre.
CAN 2017 : vraiment positif pour le Gabon ?
(crédit Africa Top Sports)
Comme lors de chaque événement sportif majeur, nombreuses sont les retombées économiques attendues par le pays hôte de la compétition. Et même s’il est indéniable qu’elles existent, par exemple plus de 4.5 milliards d’euros ont été glanés sans pour autant suffire à relancer l’économie du Brésil avec sa coupe du monde en 2014, il convient de rappeler qu’elles sont souvent minimes. En effet, même si de nombreux secteurs de l’économie d’un pays hôte peuvent être boostés par la compétition en elle-même, le volume des dépenses dans l’organisation est bien trop important pour en ressortir gagnant.
C’est notamment ce que nous a montré l’Euro 2016 en France, durant lequel l’impact des ventes de pizzas, bières et autres produits dérivés n’aura été que trop faible par rapport aux centaines de millions d’euros dépensées pour son accueil. Au vu de la situation économique actuelle du Gabon, la question de la légitimité de l’organisation de la CAN est donc posée, et notamment par l’opposition au régime actuel d’Ali Bongo. Englué dans une véritable morosité économique, le pays aux 1.7 millions d’habitants a dû procéder à de nombreux sacrifices pour accueillir la compétition sur son territoire. Des sacrifices qui ont d’ailleurs mené à plusieurs mouvements de grèves et complications d’organisation, en témoignent les nombreux retards de livraison des stades.
Même s’il faudra attendre la fin de la compétition pour tirer un premier bilan, il est donc très probable que la nation d’Afrique centrale ne soit pas si gagnante que cela, tout comme ne l’était pas la Guinée en 2015. Tout n’est pas noir toutefois, puisque de nombreux touristes devraient affluer, et permettre ainsi au pays de développer sa notoriété aux yeux du monde. Un atout indéniable, mais sur le long terme.
Le privé, véritable gagnant de la CAN 2017
Si le domaine public gabonais ne devrait pas ressortir très enrichi de cette CAN 2017, pour le domaine privé il s’avère que cela pourrait être la véritable poule aux œufs d’or.
Malheureusement pour le pays hôte, ce ne sont pas ses entreprises nationales qui devraient s’enrichir, mais bel et bien les grands business internationaux. Dans un premier temps, comment ne pas penser aux sponsors officiels ? C’est notamment le cas d’Orange, Adidas, ou encore de Total.
Pour une somme loin des standards habituels pour le football, l’entreprise française (Total) a par exemple acquis le droit d’adosser son nom à celui de la compétition, mais aussi d’obtenir une visibilité sur l’ensemble des supports de communication du tournoi. Une stratégie payante puisque en termes de notoriété le groupe devrait en ressortir largement gagnant, par rapport à une publicité traditionnelle. Une visibilité qui sera d’ailleurs possible grâce à la diffusion des rencontres à la télévision, assurée pour la première fois en France par la chaîne BeIN Sports. Une chaîne qui comptera d’ailleurs aussi sur le tournoi pour recruter de nouveaux abonnés.
Enfin, si l’on aurait pu citer les bookmakers et leurs différentes opérations pour recruter de nouveaux parieurs durant la compétition, il est important de rappeler que la CAN est aussi une véritable opportunité pour les fédérations africaines de football. En effet, en passant de 3.85 millions en 2015 à 8.3 millions de dollars en 2017, la prime totale allouée par la CAF au vainqueur de la CAN est bien plus qu’intéressante et devrait motiver toutes les nations lors de l’événement au Gabon. Une motivation qui sera d’ailleurs la même pour réaliser un bon parcours, 2 millions de dollars étant reversés au finaliste, 1.5 millions à chaque demi-finaliste et 800.000 dollars à chaque quart de finaliste. Des enveloppes qui seront partagées entre les joueurs, mais aussi les staffs techniques et les fédérations nationales en elles-mêmes. Plus que jamais, c’est donc bien le domaine privé qui devrait ressortir gagnant économiquement de la CAN 2017.
Sportivement, les pronostics de la CAN annoncent un probable beau parcours du Gabon tombé dans un groupe à sa portée. Ce qui permettrait à la fédération de briller, mais aussi de récolter un beau petit pactole. Tout n’est peut-être pas perdu.